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De nombreux Canadiens craignent le « biais de proximité » à l'égard des travailleurs à distance

Il est désormais bien connu que la pandémie de COVID-19 a rendu le travail à distance beaucoup plus courant pour les Canadiens, les entreprises ayant adapté leurs politiques dans le but de protéger leur personnel contre la menace sanitaire mondiale. 

L'une des retombées de cette tendance a été l'évolution du télétravail. Les gens ont emménagé dans leurs chalets, ils se sont connectés au travail depuis leurs lieux de vacances et ils ont même acheté des maisons plus éloignées de leurs lieux de travail. Les petites villes du Canada se sont retrouvées au beau milieu d'un boom immobilier, la demande pour des maisons et des terrains plus grands étant montée en flèche. En effet, avec les enfants qui suivent des cours à distance et les adultes qui travaillent à domicile, la hausse de la demande pour des logements plus spacieux est plutôt logique. 

Une question se pose alors : qu'adviendra-t-il du télétravail - et des travailleurs qui ont déménagé en fonction de leur capacité à travailler à distance - lorsque la pandémie prendra fin ? 

Une récente enquête menée aux États-Unis auprès de 1 200 employés de bureau ayant opté pour le travail à distance en 2020 a révélé que, lorsque la pandémie s'estompera, un tiers d'entre eux (29 %) souhaiteront continuer à travailler à distance à temps plein. Par ailleurs, 55 % ont déclaré qu'ils opteraient pour un modèle hybride dans lequel ils travailleraient à distance au moins trois jours par semaine. Une enquête similaire menée auprès de travailleurs canadiens a révélé que plus de la moitié des personnes interrogées (55 %) pensent que leur employeur devrait leur permettre de choisir leur mode de travail préféré.

Les employeurs ayant répondu à une enquête parallèle voient les choses un peu différemment. La majorité des chefs d'entreprise (68 %) estiment que les employés devraient être de retour au bureau au moins trois jours par semaine afin de préserver la culture de l'entreprise. Un nombre similaire (65 %) a déclaré que la présence des employés au bureau est « très importante » pour maintenir le même niveau de productivité. 

En dépit des craintes suscitées par le nouveau variant Omicron, bon nombre de mesures de confinement et restrictions imposées au plus fort de la pandémie ont été assouplies, et de plus en plus d'organisations rappellent désormais leurs employés au bureau. Les employeurs mettent en place de nouvelles politiques de travail à distance, et beaucoup adoptent un modèle hybride. Dans ce cas, le personnel partage son temps entre le télétravail et le travail en présentiel. 

Compte tenu des tendances actuelles en ce qui a trait aux préférences des employés, le fait d'offrir des options de travail flexibles ou des emplois entièrement à distance peut donner aux entreprises un avantage lorsqu'il s'agit d'attirer et de retenir les meilleurs talents dans un marché de l’emploi serré. Mais ces travailleurs à distance auront-ils les mêmes avantages que leurs collègues en présentiel ? 

Tous n’ont pas la même idée à ce sujet. 

Une nouvelle enquête menée auprès de professionnels canadiens révèle que la plupart des gens croient que les travailleurs en présentiel seront favorisés par rapport à leurs collègues qui travaillent à distance ou qui optent pour un modèle hybride. Selon l'enquête, les travailleurs canadiens estiment que le biais de proximité, qui est le penchant d’un employeur à accorder un traitement préférentiel aux employés qui partagent un même lieu de travail physique, pourrait avoir un impact négatif sur la progression de carrière des télétravailleurs. Ces travailleurs éloignés pourraient voir leurs perspectives d’avancement limitées par un manque d'opportunités de réseautage et de rencontres sociales avec leurs collègues et leurs supérieurs.

Les employeurs peuvent également avoir l'impression, à tort ou à raison, que leurs employés sur place travaillent plus dur ou plus longtemps, simplement parce qu'ils voient ces derniers travailler. Des liens professionnels s’établissent et la collaboration est facilitée lorsque les gens travaillent les uns à côté des autres.

Les dirigeants d'entreprise peuvent percevoir leurs employés à distance comme des travailleurs de moindre valeur, ce qui expliquerait le fait qu'ils ont moins de succès au travail que leurs homologues en présentiel. 

Le biais de proximité comprend également le fait que les employés sur place ont accès à plus d'avantages et ont plus de temps en tête-à-tête avec le patron, tandis que les employés éloignés peuvent être exclus des réunions, des séances de remue-méninges impromptues et d’autres types d’interactions sociales. Certains experts suggèrent même qu'ils pourraient être moins bien payés que leurs collègues en présentiel. 

En effet, si les employés à distance économisent temps et argent en n’ayant pas à se déplacer ni à encourir les dépenses liées à un domicile situé plus près du lieu de travail, pourquoi devraient-ils gagner autant que ceux qui doivent assumer ces frais ? 

Combattre le « biais de proximité » dans un Canada post-COVID 

La rémunération est étroitement liée à la position de négociation d'un employé vis-à-vis son entreprise. [Voir Comment négocier une augmentation de salaire et Comment négocier votre salaire de départ.] Votre pouvoir de négociation découle de votre contribution au succès de l'entreprise et de votre relation avec votre supérieur. 

Par conséquent, pour minimiser les inconvénients inhérents au travail à distance, vous devrez : contribuer de manière déterminante au succès de l’entreprise; veiller à ce que vos efforts et vos réalisations soient reconnus; et entretenir une relation positive avec votre supérieur, avec des rencontres et des mises à jour régulières.  

Il est en fait plus facile d'être performant en travaillant à distance, car des études ont montré que les personnes travaillant à domicile peuvent être beaucoup plus productives en raison de l’absence de distractions et d’interruptions propres au travail en présentiel. Donc, mettez cette productivité à profit, dépassez les objectifs et obtenez des résultats vraiment remarquables. Ensuite, veillez à ce que ces résultats soient reconnus. 

Ne travaillez pas à l'écart. Participez à toutes les réunions virtuelles et apportez votre contribution. Prenez la parole lors des conférences téléphoniques et des réunions sur Teams ou Zoom. Restez en contact régulier avec votre supérieur afin qu'il soit au courant de vos progrès, défis et réalisations. Des stratégies de communication efficaces vous permettront de faire vos preuves en tant que contributeur précieux à l'équipe et de maintenir une relation positive avec votre patron.  

Heureusement, plutôt que de voir cette relation se détériorer, plus de la moitié des travailleurs distants et hybrides interrogés (56 %) affirment que leur relation avec leur supérieur s’est améliorée grâce au travail à distance. Le télétravail s'accompagne d'un certain niveau de confiance et d'autonomie. Lorsque votre patron ne peut pas vous voir à votre bureau, il doit avoir confiance en votre éthique de travail et en votre capacité à faire le travail. 

Autrefois un avantage offert à quelques rares personnes dans certains secteurs, le télétravail était déjà en plein essor avant la pandémie, et il s'est généralisé depuis. Le défi pour les professionnels canadiens sera de décrocher un emploi offrant la flexibilité et le mode de travail qui conviennent à leur style de vie - et ensuite de s'assurer que la progression de leur carrière n'est pas entravée par leur choix.   

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