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Comment gérer les « histoires de bureau » et les tensions lorsqu’on travaille à distance

Bon nombre d’entre nous avons adopté le télétravail pendant la pandémie de COVID-19. Pas de navette entre le domicile et le bureau. Pas de cliques pendant l’heure du lunch ni de tactiques de manipulation et de désirabilité sociale. L’absence d’un lieu de travail commun semble avoir mis fin aux commérages et aux histoires de bureau, et nous sommes tous jugés d’abord et avant tout sur la qualité de notre travail… n’est-ce pas ? 

En fait, le télétravail ne signifie pas la fin des ragots, des « intrigues de bureau » ni des conflits de personnalité propres au travail en présentiel. Le monde du travail ne sera jamais une méritocratie pure, et il faudra toujours tenir compte de l’aspect social et humain de notre emploi. Ces enjeux prennent simplement d’autres formes à l’ère du travail à distance. Nos communications électroniques peuvent causer des malentendus et nous devons user de stratégies différentes pour développer et maintenir notre réseau professionnel.

Les périls des communications électroniques 

Le télétravail exige que nous communiquions essentiellement par courriel, par clavardage et par appels vidéo sur Zoom, Microsoft Teams ou Google Hangouts. Le problème, c’est que les différentes plateformes de communications électroniques sont plus impersonnelles et moins naturelles que les conversations en personne. Un texto dénué de ponctuation ou un courriel rédigé avec empressement peut donner l’impression que son expéditeur est irrité, ou encore qu’il manque de bonnes manières.

Il n’est pas donné à tous de s’exprimer par courriel, clavardage ou appel vidéo avec le même ton et la même empathie que lorsqu’il s’agit d’une interaction en personne, et à l’autre bout du fil, il est beaucoup plus difficile de bien juger le ton d’une communication électronique que celui d’une personne qui s’exprime verbalement devant soi.

En outre, dans le cas d’un appel vidéo, on peut se sentir obligé de maintenir le contact visuel pendant toute la durée de la conversation, ce qui n'est pas naturel; ou pour prouver qu’on participe activement à l’appel, on peut avoir l'impression qu’il ne faut jamais détourner le regard de la caméra, ou qu’il faut sourire constamment, ce qui est épuisant. Le fait d'avoir l'impression qu’il faut être toujours présent nous fatigue et nous met mal à l'aise. 

Tout cela peut causer des malentendus et des tensions entre collègues. Pour éviter ces périls, faites un effort pour adopter un ton naturel et conversationnel dans vos communications, et faites un suivi individuel par téléphone au besoin.

Taquineries et ragots à l’ère du télétravail

Dans le même ordre d’idées, les taquineries si présentes au bureau peuvent être mal interprétées en ligne. Une taquinerie est formulée de manière à suggérer qu’elle ne doit pas être prise au pied de la lettre. Il s’agit souvent d’un commentaire constructif tourné en blague, qui indique à la personne qu’on remarque ses imperfections mais qu’on l’accepte quand même.

Avant la pandémie, ce type d’interaction était monnaie courante au bureau. En ligne, une taquinerie peut prendre trop de poids, surtout lorsqu’elle provient de quelqu’un qui a plus de pouvoir que la cible de sa taquinerie. 

La taquinerie peut être un outil utile en cas de désaccord, permettant à une personne de parler franchement, mais pas directement. Cela dit, il est risqué de se moquer – même doucement – de quelqu'un par le biais de Zoom ou d'une communication écrite, où l'on ne peut pas détecter les indices subtils indiquant que l'on a franchi la limite de l'intimidation ou de l'insubordination. Il n'y a pas vraiment de bonne façon de dire « En passant, c’était juste une blague. »  Il vaut mieux limiter les taquineries aux réunions en personne et respecter les limites de nos moyens de communication actuels. 

Comme les taquineries, les ragots peuvent avoir un côté un peu cruel, mais ils sont le plus souvent inoffensifs et renferment souvent une part de vérité. Les ragots vous permettent entre autres de savoir qui cherche un nouveau poste ou ce que pense réellement quelqu'un d'une autre personne, ce qui peut vous encourager à exprimer vos propres préoccupations. 

Mais alors qu'en personne, il est souvent impossible de réprimer l'envie de faire des ragots, le télétravail limite le nombre d’occasions de le faire. Non seulement il y a maintenant moins de sujets de commérage, mais l’infrastructure technologique rend également les gens plus hésitants. Nous sommes tous conscients du fait que nos communications électroniques ne sont pas protégées et qu’elles peuvent être consultées par la direction. Un appel téléphonique ou vidéo peut être plus approprié, mais il faut généralement du temps pour le planifier et les ragots que vous possédez peuvent sembler moins urgents lorsque la conversation a finalement lieu. Et le simple fait de devoir taper un message plutôt que de parler donne à une personne suffisamment de temps pour reconsidérer la pertinence de son commentaire.

Le travail demeure un milieu social, et le télétravail n’y échappe pas. Bien que « la nouvelle normalité » comporte son lot de défis interpersonnels, elle offre également l’occasion d’être plus authentique avec les autres. Travailler à domicile permet de faire entrer les réunions professionnelles dans notre espace privé. Nous nous immisçons tous dans l’univers de nos collègues où sont présents des enfants qui pleurent, des chiens qui aboient et des sonnettes qui interrompent les réunions. Cela peut être malaisant par moments, mais il s’agit également d’une excellente occasion de tisser des liens plus serrés avec vos pairs. 

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